Me taire ?Sylvie BergeronLe Devoir, libre-opinion,édition du vendredi 27 juin 2002
Il n'y a que les gens racistes qui se sentent obligés de se taire! Si j'avais voulu adopter la culture africaine, je serais allée vivre en Afrique. Or je n'ai pas envie d'intégrer la culture africaine mais de m'en enrichir, certainement.
Si j'avais voulu adopter la culture italienne, je serais allée y vivre. J'y ai d'ailleurs souvent songé. Alors, je suis heureuse de pouvoir côtoyer des Italiens qui m'enrichissent de leur culture (en italien ou en français) quand ça me tente.
Si j'avais voulu adopter la culture chinoise, je serais allée vivre en Chine. Bon, les Chinois ne s'intègrent pas dans leur pays d'adoption. Je ne déteste pas l'aspect exotique du quartier chinois, mais les hommes chinois détestent les femmes. Et ce n'est pas dans leur ghetto qu'ils évolueront. Me faire traiter comme une moins que rien, chez nous, par un Chinois?
Article au complet ici:
http://www.ledevoir.com/2002/06/27/4330.htmlDémarche de l'auteure
La démarche de Sylvie Bergeron concernant la question nationale a débuté au cours de l'année 1995, alors qu'elle était « coach mental » pour des athlètes élites se préparant pour les jeux olympiques d'Atlanta. Elle fut frappée par certaines plaintes d'athlètes qui revenaient d'entraînements dans le ROC (Rest of Canada), constatant une perte d'estime à chacun de leur retour au Québec. Était-ce causé par l'année référendaire ? En tout cas, le « non » gagnant semblait avoir un impact sur le moral des troupes : non seulement ces individus devaient se battre comme athlètes mais aussi comme Québécois au sein d'une nation qui ne reconnaît visiblement toujours pas la légitimité des revendications nationales du Québec. En 1999, Sylvie Bergeron écrit La conscience du génie québécois .
Site web de l'auteur:
Productions La Guaya
http://www.sylviebergeron.com/comsimple/publications.shtml